
« Le changement d’heure nous fait reprendre doucement les balades à la journée. Du Col du Prayet, nous empruntons un sentier/piste de débardage pierreux, pentu par endroits, qui nous emmène dès la sortie de la végétation arborée à l’alpage à moutons. Nous arrivons dans un autre monde. Inutile de parcourir la planète, nous sommes en Asie, en Laponie, en Patagonie, en Mongolie… Tous ces lieux mythiques semblent rassembler ici. Quelle immense émotion d’arpenter ce vaste pâturage, d’une belle austérité mais aussi agrémenté d’une multitude de plantes printanières qui se sont adaptées à ces conditions de froid et d’altitude. Ce matin un vent furieux et violent nous accompagne, ajoutant à la sensation d’un environnement typiquement montagnard et rude. Comme dans beaucoup d’endroits du Trièves nous jouissons d’une vue superbe sur les montagnes environnantes et aussi sur ce plateau avec sa mosaïque des petits villages et des cultures. Depuis des siècles les gens ont façonné ce territoire. Tant de beautés qui nous sont offertes, notre plaisir est intense. Malgré cette apparence d’infertilité, parfois la dalle calcaire est affleurante, nous découvrons quelques exubérances végétales, par exemple cet énorme bosquet de buis ou ce sapin au tronc géant et ses trois têtes qui s’élancent vers la lumière… Et puis la visite d’un vautour venu voir ces intrus, rassuré il s’en va sans un battement d’aile vers le Mont Barral, ou les arabesques de deux corneilles qui profitent du vent pour batifoler. Nous ne pouvons pas visiter le Platary sans aller admirer la curiosité géologique : le gouffre ou plutôt la pierre percée comme nous la nommons ; elle offre une vue originale sur Monestier du Percy. Le casse-croûte se passe à l’abri du vent dans un havre de paix, près d’un îlot de sapins et de pins. Nous retrouvons la forêt en amorçant la descente, les houppiers des grands hêtres n’ont pas encore engagé la feuillaison, ils constituent une immense voilure grise à peine teintée de cuivre par les bourgeons naissants. Une piste très pentue et rectiligne nous conduit à la bergerie des Ayes, équipement géré par le syndicat ovin de Chichilianne. Une source vigoureuse jaillit des racines d’un frêne colossal pour alimenter une succession d’abreuvoirs taillés dans des troncs de sapins. Un moment de méditation et de contemplation devant ce spectacle qui nous vient certainement des temps très anciens. Nous n’en avons pas fini avec les mystères de la montagne. Bises. » René
Départ: 9h
Météo: Soleil très voilé Fort vent du Sud
Dénivelé: 380m
Distance: 6.2km
Participants: René- Sylvie- Pierrot- Geneviève- Martine- Jean- Suzanne
Fleurs:
- Scillia bifolia
- Pumonaria montana
- Carex
- Crocus vernus
- Crocus versicolor
- Gentiana verna (Gentianette)
- Polygala calcarea
- Hornungia petraea (Petite brassicacée Silicule pourprée)
- Noccaea montana (Tabouret des montagnes)
- Cardamine hirsuta
- Gentiana acaulis (Grosse gentiane ou Gentiane de Koch)
- Caltha palustis (Populage des marais)








